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  • Photo du rédacteurCamille Nicolas

parfaite tu seras

Dernière mise à jour : 1 avr. 2020

Lettre à toi qui m'a détruite,


Il y a six ans de ça, commençait notre histoire. Cette si belle histoire dont nous faisions l'éloge, jeunes lycéens un peu crédules que nous étions devant leur première histoire d'amour, ah oui oui, j'y croyais. Tout était si beau, au début. Nous étions faits pour être ensemble, tu étais parfait, n'est ce pas ? Du moins, c'est l'image que tu as voulu construire de nous. c'est ce que tu voulais que l'on pense de toi, de nous, de moi. "Souris" , "arrête de regarder les gens" , "ne m'embrasse pas en public", "dis pas de gros mots" , "ne fais pas ci, ne fais pas ça devant les gens" "ne mets pas ça ici", "dis à ton père que je suis comme ceci" , "ne fais pas cela devant ma sœur" "montre bien à tes parents que je suis un mec bien", bref; sois parfaite, montre que tu es digne d'être avec moi. Parce que oui, toi, tu étais irréprochable. C'est ce que j'ai longtemps cru, pendant quatre longues années en fait, où tu n'as cessé de manipuler mes actes, mes paroles, jusqu'à t'imicer jusque dans mes pensées. C'est seulement quelques mois après t'avoir quitté que j'ai réalisé que ce qui s'était passé entre nous tout ce temps n'était pas quelque chose de normal. Et en réalisant ça, je me suis effondrée. J'ai compris que je n'étais pas folle, que c'était toi, et ta faculté à rabattre toutes tes failles sur les autres. Ce besoin constant de te rassurer en rabaissant la personne qui, tu l'as bien compris, était prête à tout pour être à "ta hauteur". On a mis un mot sur ce que j'ai vécu, sur ce que tu étais. Tu es un paranoïaque. Tu es un manipulateur. Tu m'as descendue, pendant quatre ans, plus bas que terre. Tu es conne, comme toutes les filles de toutes façon. Toutes des putes, tes copines. Tu es bonne à l'école mais dans la vraie vie, tu ne sais pas réfléchir. Dire ceci, faire cela c'est tout ce que tu sais faire. Essaye de répéter plusieurs fois la phrase dans ta tête avant d'ouvrir la bouche, ça t'évitera de dire des choses aussi débiles. Tu t'en rends compte quand même, que t'es conne ? Je te connais, tu n'y arriveras pas. Tu es nulle. NULLE, c'était comme un bonjour que je recevais chaque jour de ta part. Autant dire que ma confiance en moi, en la personne que je suis en a prit un sacré coup.


Aujourd'hui encore, plus d'un an après la délivrance de ne plus avoir ton oppression dans ma vie, ce que tu m'as fait revient, quotidennement, à un moment de ma journée. Parfois je me sens nulle et j'entends ton jugement, j'ai peur que l'on me juge, que l'on pense de moi que je suis bête, que je ne vaux rien, comme tu me l'as laissé croire aussi longtemps. Depuis, plusieurs fois il m'est arrivé de fondre en larmes, en recevant un simple "t'es bête" émis sous le ton de la rigolade; en voyant un homme ne pas engueuler sa copine parce qu'elle n'avait pas fait attention à quelque chose et que j'ai trouvé ça si beau, alors que c'est juste normal; en discutant avec un ami, deux amis même, qui m'ont fait ce qui, maintenant, est le plus beau compliment que je puisse recevoir : tu es une femme intelligente. Vois comme tu m'as profondément blessée, encore aujourd'hui.


De la violence mentale, psychologique. voilà ce dont tu es le maître. Plus aucune dignité, plus aucune valeur intrinsèque, je n'étais plus moi. J'étais toi, j'étais ce que tu voulais que je sois sans jamais l'être vraiment. Jamais à la hauteur, incapable, idiote.. "tu ne te rends pas compte des sacrifices que j'ai fait pour toi" "tu ne mérites pas que je me donne à toi" "tu n'es pas intéressante" "même *** ferait ça mieux que toi", et moi, toujours là, à boire tes paroles, à essayer de faire des milliers d' "efforts" pour que tu me dises enfin que je suis à la hauteur. Ben oui, c'est comme ça que tu m'as fait croire que sans toi, je ne serai rien. Que j'avais "besoin" de toi, dans ce monde de "connards", parce que tu étais seul au dessus de tous, hein ? Je n'avais plus d'ami.es. Tu m'as éloignée de tous ceux qui comptaient pour moi, tu m'as fait mentir à ma famille, dévalorisé ma culture, crée une image de couple parfait pour que personne ne s'aperçoive du désastre, intériorisé ma bassesse d'esprit, n'est ce pas ?

Tu es dangereux. Tu m'as détruite, littéralement, détruite. Aujourd'hui, c'est compliqué, j'ai autant de haine que de compassion à ton égard. Car je sais que ce n'était pas de ta volonté de me démolir comme tu l'as fait, je sais que tu peux être quelqu'un de bien avec un grand cœur, mais par dessus tout, après un an de recul et de recherches, j'ai compris. je sais que tu as un problème, un problème d'ordre psychologique. un paranoïaque. un pervers narcissique. Voilà ce que tu es. Un homme qui a besoin de trouver une cible, assez fragile, assez aimante, assez influençable pour s'assurer d'être le plus fort, et d'avoir le sentiment de tout contrôler. Je n'oublie pas que tu as été mignon avec moi, quand même, parfois, peut être pour que je ne parte pas trop vite.


Malheureusement les moments de plaisir et d'amour ont tous disparus de ma mémoire, je ne vois plus que le monstre que tu es, et régulièrement me reviennent de choses abominables que tu m'as dites ou faites faire et que j'avais oubliées. Je n'y arrive pas, je suis désolée, j'essaye, mais je n'arrive pas à me dire que ces quatre années ont tout de même été des moments de joie et d'amour. Tu m'as volé 1/5ème de ma vie, en m'interdisant tout ce que les jeunes font pour s'amuser, en m'obligeant à être respectable, à être une "fille bien", à être différente de toutes les autres, toutes les autres qui s'amusaient, elles.


Au moins, tu m'auras appris une chose. En amour, la règle primordiale est de respecter l'altérité de la personne. Accepter que cette personne soit différente de toi, ne pas vouloir prétendre être pareil, ne pas chercher à lui correspondre. Rester soi-même, garder son socle personnel : c'est à dire être toujours conscient de sa valeur intrinsèque.

Depuis, j'ai rencontré nombre d'hommes aussi fabuleux les uns que les autres, qui n'ont cessé de m'injecter un peu de confiance en moi en me valorisant en tant que personne.


Merci à eux. En un an j'ai tellement changé, tellement mûri, et j'ai avancé bien plus vite et plus loin que ces quatre années passées sous ton emprise.

Bonne chance à la prochaine... J'espère qu'elle sera assez forte pour ne pas subir autant de violence.

En ce qui me concerne, j'ai encore du chemin à faire pour me (re)construire.


Jade, 23ans


 

Perfect you will be


Letter to you that destroyed me, Six years ago, our story began. This beautiful story that we praised, young and gullible high school students that we were in front of their first love story, ah yes yes, I believed it. Everything was so beautiful at first. We were meant to be together, you were perfect, weren't you? At least, that's the image you wanted to build of us. That's what you wanted people to think of you, of us, of me. "Smile," "stop looking at people," "don't kiss me in public," "don't swear." Don't do this, don't do that in front of people" "don't put that here" "tell your father I'm like this" "don't do that in front of my sister" "show your parents that I'm a good guy", in short; be perfect, show that you are worthy to be with me. Because, yes, you were perfect. That's what I thought for a long time, for four long years in fact, where you never stopped manipulating my actions, my words, to the point of imitating you even in my thoughts. It was only a few months after I left you that I realized that what had been happening between us all that time was not normal. And when I realized that, I fell apart. I realized that I wasn't crazy, that it was you, and your ability to blame everything on other people. This constant need to reassure yourself by belittling the person who, you understood, was ready to do anything to be "your equal". We put a word in about what I went through, about what you were. You're paranoid. You're manipulative. You've put me down, for four years, lower than dirt. You're an asshole, like all girls anyway. All whores, your girlfriends. You're good at school, but in real life, you can't think straight. Saying this, doing that is all you know how to do. Try repeating the sentence several times in your head before you open your mouth, it will save you from saying such stupid things. Do you realize that you are stupid? I know you, you can't do it. You suck. You suck, it was like a hello I got from you every day. So my self-confidence, my self-confidence as a person took a big hit. Even today, more than a year after I was delivered from your oppression in my life, what you did to me comes back, every day, at some point in my day. Sometimes I feel lousy and I hear your judgment, I am afraid that I will be judged, that people will think of me as stupid, that I am worthless, as you have let me believe for so long. Since then, several times I've burst into tears when I've received a simple "you're stupid" in the tone of laughter; when I've seen a man not yell at his girlfriend because she hadn't paid attention to something and I thought it was so beautiful, when it's just normal; when I've talked to a friend, even two friends, who have given me what is now the most beautiful compliment I can receive: you're an intelligent woman. See how deeply you have hurt me, even today. Mental, psychological violence. That's what you're the master of. No dignity, no intrinsic worth, I was no longer me. I was you, I was what you wanted me to be, but I was never really me. Never worthy, incapable, foolish... "you don't realize the sacrifices I made for you" "you don't deserve that I give myself to you" "you're not interesting" "even *** would do it better than you", and me, always there, drinking your words, trying to make thousands of "efforts" so that you finally tell me that I'm up to it. That's how you made me believe that without you, I'd be nothing. That I "needed" you in this world of "assholes" because you were alone above all, right? I didn't have any friends left. You alienated me from everyone I cared about, made me lie to my family, devalued my culture, created an image of a perfect couple so that no one would notice the disaster, internalized my low spirit, didn't you? You're dangerous. You've destroyed me, literally destroyed me. Today it's complicated. I have as much hatred for you as I do compassion. Because I know it wasn't your intention to tear me down like you did, I know you can be a good person with a big heart, but most of all, after a year of hindsight and research, I get it. I know you have a problem, a psychological problem. A paranoid. A narcissistic pervert. That's what you are. A man who needs to find a target, fragile enough, loving enough, impressionable enough to make sure you're the strongest, and feel in control. I'm not forgetting that you've been sweet to me, though, sometimes, maybe so I don't leave too soon. Unfortunately the moments of pleasure and love have all disappeared from my memory, I only see the monster that you are, and regularly come back to me of abominable things that you told me or made me do and that I had forgotten. I can't do it, I'm sorry, I'm trying, but I can't tell myself that these four years have nevertheless been moments of joy and love. You stole 1/5 of my life, forbidding me everything that young people do to have fun, forcing me to be respectable, to be a "good girl", to be different from all the others, all the others who were having fun. At least you taught me one thing. In love, the most important rule is to respect the otherness of the person. Accepting that this person is different from you, not wanting to pretend to be the same, not trying to correspond to them. Remain yourself, keep your personal base: that is to say, always be aware of your intrinsic value. Since then, I have met many men, each one as fabulous as the next, who have never stopped injecting a little confidence in me by valuing me as a person. Thanks to them. In one year, I have changed so much, matured so much, and advanced much faster and further than those four years I spent under your influence. Good luck next time... I hope she's strong enough not to suffer so much violence. As far as I'm concerned, I still have a long way to go to (re)build myself up. Jade, 23 years old



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