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  • Photo du rédacteurCamille Nicolas

transformation

Dernière mise à jour : 1 avr. 2020

Je m’appelle Leïla, à l’époque j’ai 18 ans, et je viens de rentrer en première année de médecine à Nice. Au bout de quelques mois, je me rapproche d’un autre étudiant, en quatrième année ; Marwan. Il a 26 ans, et tout de suite j’ai été attirée par ses connaissances, sa maturité et sa spiritualité, car oui, je ne l’ai pas précisé mais nous sommes tous les deux musulmans.

Je suis donc admirative de Marwan, et aussi très impressionnée. Il dégage quelque chose de particulier. Nous nous rapprochons et discutons énormément, de nos études, de la religion.

Dans nos nombreuses débats je suis constamment d’accord avec lui, mais lorsque je rentre chez mes parents, je me rends compte que mon avis est contraire au sien. Mais je ne lui dis pas, car une sorte de pression m’habite quand je souhaite lui tenir tête, une crainte aussi.

Nous sommes en couple pendant quatre mois, nos parents sont au courant et des fiançailles sont même envisagées.

Au fil de notre relation, la dualité de nos principes se fait de plus en plus ressentir ; je suis coquette, j’adore me maquiller, m’apprêter et je porte le hijab. Marwan n’aime pas ma coquetterie, la trouvant superficielle. Il me change donc progressivement, lentement, grâce aux belles paroles, aux remarques quotidiennes, devenant banales.

Et ça marche.

Je m’isole de mes amis, de mes parents, allant parfois même jusqu’à me disputer avec certain de mes proches. Lentement alors je deviens quelqu’un d’autre, je me renferme. Je ne me maquille plus, porte uniquement des couleurs ternes, mon monde ne tourne qu’autour de lui, son avis prime sur le reste.

Dans nos disputes, je suis toujours la fautive, et je l’accepte, car je suis follement amoureuse de lui, de son savoir, son charisme, ce qui contrebalance mon malheur, mon oppression, mon sentiment constant de ne pas être à la hauteur. Il me rend totalement dépendante de lui, et je ne le remarque pas. Me façonner à ses attentes, à ce qu’il souhaite, pour lui plaire davantage, et qu’il m’accepte entièrement, voilà on unique but.

De plus en plus, ses remarques permanentes sont brutales, dures. La douceur a été remplacée par la méchanceté, le tact par le mépris.

Alors un jour, je décide de mettre fin à cette relation, qui me transforme tellement que je ne me reconnais plus. Ma joie de vivre est éteinte, ma vie est terne, triste, rythmée par les exigences de Marwan. Certains de mes proches me tournent le dos, affirmant que je ne suis plus la Leïla qu’ils connaissaient.

C’est le déclic.

Fin de l’oppression, fin de l’anxiété, fin de l’asphyxie, mais à quel prix ?

Marwan réagit violemment, allant jusqu’à remettre en cause ma foi envers Allah, me crachant au visage que je ne suis pas une bonne musulmane, que je ne prends pas le bon chemin. Ces propos étaient les plus blessants qu’il aurait pu me clamer.

La blessure a été extrêmement longue à guérir, du fait de l’amour que je lui portais, malgré tout. Mais le temps est toujours la solution. La confiance en moi est revenue progressivement, mais très lentement. Et c’est grâce à ceux que Marwan ne pouvait pas supporter, avec qui je me suis fâchée pour lui, qui m’ont aidé à remonter la pente. L’entourage, vos amis, votre famille, sont vos meilleurs alliés.

Deux ans plus tard, j’ai appris de cette relation qu’une relation aussi toxique pouvait arriver à tout le monde. Alors je vous en conjure, aimez, mais restez lucide. Mettez fin à la relation dès que vos valeurs sont bafouées, que le négatif prend le pas sur le positif.


 

transformation


My name is Leïla, at the time I was 18 years old, and I have just entered my first year of medical school in Nice. After a few months, I got closer to another student, in fourth year; Marwan. He is 26 years old, and immediately I was attracted by his knowledge, his maturity and his spirituality, because yes, I didn't specify it, but we are both Muslims. So I admire Marwan, and I am also very impressed. There is something special about him. We get closer and talk a lot, about our studies, about religion. In our many debates I constantly agree with him, but when I go home to my parents, I realize that my opinion is contrary to his. But I don't tell him, because there is a kind of pressure on me when I want to stand up to him, a fear too. We're in a relationship for four months, our parents know about it, and we're even thinking about getting engaged. As our relationship progresses, the duality of our principles becomes more and more apparent; I am coquettish, I love to wear make-up, get dressed and wear the hijab. Marwan doesn't like my coquetry, finding it superficial. So he changes me gradually, slowly, thanks to the beautiful words, the daily remarks, becoming banal. And it works. I isolate myself from my friends, my parents, sometimes even going as far as arguing with some of my relatives. Slowly then I become someone else, I shut myself off. I don't wear make-up any more, I only wear dull colours, my world revolves around him, his opinion takes precedence over the rest. In our disputes, I am always the culprit, and I accept it, because I am madly in love with him, with his knowledge, his charisma, which counterbalances my misfortune, my oppression, my constant feeling of not being up to scratch. He makes me totally dependent on him, and I don't notice it. To shape myself to his expectations, to what he wants, to please him more, and that he accepts me entirely, that is my only goal. More and more, his constant remarks are brutal, harsh. Softness has been replaced by nastiness, tact by contempt. So one day, I decide to end this relationship, which transforms me so much that I no longer recognize myself. My joie de vivre is extinguished, my life is dull, sad, punctuated by Marwan's demands. Some of my relatives turn their backs on me, claiming that I am no longer the Leïla they knew. That's the trigger. The end of oppression, the end of anxiety, the end of asphyxiation, but at what price? Marwan reacts violently, going so far as to question my faith in Allah, spitting in my face that I am not a good Muslim, that I am not taking the right path. These were the most hurtful words he could have said to me. The wound took an extremely long time to heal, because of the love I had for him, despite everything. But time is always the answer. Confidence in me returned gradually, but very slowly. And it is thanks to those that Marwan couldn't stand, with whom I got angry for him, who helped me get back on track. Your entourage, your friends, your family, are your best allies. Two years later, I learned from that relationship that such a toxic relationship could happen to anyone. So I implore you, please, love, but be clear-headed. End the relationship as soon as your values are violated, as soon as the negative takes precedence over the positive.



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